Intellectuels pour l\'évolution de la Société

Intellectuels pour l\'évolution de la Société

Intellectuel, Travail intellectuel, Intellectualisme .....(Articles, Passages...)

  • Quelques références à citer (pour discussion)

1. Document: Le Maghreb: Le quotidien de l'économie du 27.01.2011 

L'intellectuel, l'Etat et la société
 

 

 
Docteur Abderrahmane MEBTOUl Professeur Université

"La modestie permet de progresser. L'arrogance est un frein" (Proverbe chinois) Selon mon humble avis , le  rôle  de l'intellectuel    n'est pas  de produire des louanges par   la soumission   contreproductive pour le pouvoir  lui-même  en contrepartie d'une distribution de la rente,   mais d'émettre des idées
constructives, selon sa propre vision  du monde,  par un  discours de vérité  pour faire avancer la société. Aussi, toute société qui limite la critique  positive, ne met pas en place des contrepouvoirs politiques et sociaux,  en s 'appuyant sur des intellectuels organiques aux ordres selon l'expression heureuse de  Antonio Gramsci   , est vouée à la décadence car une société sans intellectuels  critiques est comme un corps sans âme.
 
I-L' intellectuel : des définitions ambivalentes
Le mot intellectuel provient du mot latin intellectus, de intellegere, comprendre. La fonction  de l'intellectuel n'est pas à proprement parler  récente car à l'époque de  la Grèce antique  des leaders charismatiques ,qui font l'intellectuel , se retrouvent  dès la première étape du mouvement social qui comme Gorgias ou Protagoras  ont marqué leur époque par  une  démarche passionnelle de l'esprit.
Dans la littérature française, la   naissance du mot est attribuée à Saint Simon au début du 19ème siècle, terme repris par Clémenceau lors de l'affaire Dreyfus : " intellectuels venus de tous horizons pour se grouper sur une idée ". Ainsi, le  mot " intellectuel " est utilisé souvent  pour désigner quelqu'un qui s'engage dans la sphère publique pour défendre des valeurs. 
Il est intéressant pour la compréhension, de voir les définitions qu'en  donnent  différents grands auteurs qui ont marqué l'histoire contemporaine.
Dans Horizons et débats, numéro 26, juin 2004, le  rôle de l'intellectuel dans la société Joseph M. Kyalangilwa  définit  intellectuel  toute personne, homme ou femme, qui met son intelligence au service de la communauté.  Selon les historiens Pascal Ory et Jean-François Sirinelli, un intellectuel est " un homme du culturel, créateur ou médiateur, mis en situation d'homme du politique, producteur ou consommateur d'idéologie.

Raymond Aron, dans L'Opium des intellectuels (1955), pose cette question du rôle du savant dans la cité,  l'intellectuel étant un " créateur d'idées " et doit être un " spectateur engagé " Pour Pierre Bourdieu, dans " Contre-Feux 2, Raisons d'agir, Paris, 2001 " l' intellectuel ne peut être que collectif : Je cite " l'intellectuel peut et doit remplir d'abord des fonctions négatives, critiques, en travaillant à produire et à disséminer des instruments de défense contre la domination symbolique qui s'arme aujourd'hui, le plus souvent, de l'autorité de la science ; fort de la compétence et de l'autorité du collectif réuni, il peut soumettre le discours dominant à une critique logique qui s'en prend notamment au lexique mais aussi à l'argumentation (...) ; il peut aussi le soumettre à une critique sociologique, qui prolonge la première, en mettant à jour les déterminants qui pèsent sur les producteurs du discours dominant et sur leurs produits ; il peut enfin opposer une critique proprement scientifique à l'autorité à prétention scientifique des experts, surtout économiques . Toute la pensée politique critique est donc à reconstruire, et elle ne peut pas être l'œuvre d'un seul maître à penser, livré aux seules ressources de sa pensée singulière, ou porte-parole autorisé par un groupe ou une institution pour porter la parole  supposée des gens sans parole.

C'est là que l'intellectuel  collectif peut jouer son rôle   irremplaçable, en contribuant à créer les conditions sociales d'une production collective d'utopies réalistes "  Pour Jean-Paul Sartre, l'intellectuel " " est celui qui refuse d'être le moyen d'un but qui n'est pas le sien  et  quelqu'un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas   et l'intellectuel ne peut donc être que " de gauche ", à condition d'entendre ce terme dans le sens d'un désir éthique de justice, et non dans un sens purement politique.
Pour Edward Said (des intellectuels et du pouvoir, Seuil, Paris, 1996), l'intellectuel  n'est ni un pacificateur ni un bâtisseur de consensus, mais quelqu'un qui engage et qui risque tout son être sur la base d'un sens constamment critique, quelqu'un qui refuse quel qu'en soit le prix les formules faciles, les idées toutes faites, les confirmations complaisantes des propos et des actions des gens de pouvoir et autres esprits conventionnels. Le choix majeur auquel l'intellectuel est confronté est le suivant : soit s'allier à la stabilité des vainqueurs et des dominateurs, soit - et c'est le chemin le plus difficile - considérer cette stabilité comme alarmante, une situation qui menace les faibles et les perdants de totale extinction, et prendre en compte l'expérience de leur subordination ainsi que le souvenir des voix et personnes oubliées.

II- Neutralité ou engagement  de l'intellectuel ? 
L'optique  de Paul Valéry  limitait le rôle de l'intellectuel à celui de  " remuer toutes choses sous leurs signes, noms ou symboles, sans le contrepoids des actes réels ", alors que d'autres  ont  admis que l'intellectuel influence, ou tente d'influencer, l'opinion publique.
Nous avons une position intermédiaire  qui est celle  de Albert Camus (discours de Suède, Gallimard, 1958) pour qui   l'écrivain " ne peut se mettre au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent " : " Notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire.
" Mais, ajoute-t-il, il ne faudrait pas pour autant " attendre de lui des solutions toutes faites et de belles morales. La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu'exaltante. " Cependant l'efficacité de  ces analyses d'intellectuels engagés  sont remis en cause. Ainsi, pour  Michel Foucault, " Dits et écrits II, 1976-1988, Gallimard, Paris, 2001 "  , "  pendant longtemps,l'intellectuel  dit " de gauche " a pris la parole  et s'est vu reconnaître le droit de parler en tant que maître de vérité et de justice. On l'écoutait, ou il prétendait se faire écouter comme représentant de l'universel. Etre intellectuel, c'était être un peu la conscience de tous. (...) Il y a bien des années qu'on ne demande plus à l'intellectuel de jouer ce rôle ". .Pour Paul Nizan, dans  " Les Chiens de garde, réédité par Agone, 1998 " le rôle de l'intellectuel s'amoindrit  de plus en plus.
Je cite : " Que font les penseurs de métier au milieu de ces ébranlements ? Ils gardent encore leur silence. Ils n'avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas retournés.
L'écart entre leur pensée et l'univers en proie aux catastrophes grandit chaque semaine, chaque jour, et ils ne sont pas alertés. L'écart entre leurs promesses et la situation des hommes est plus scandaleux qu'il ne fut jamais.
Et ils ne bougent point. Ils restent du même côté de la barricade. Ils tiennent les mêmes assemblées, publient les mêmes livres. Tous ceux qui avaient la simplicité d'attendre leurs  paroles  commencent à se révolter, ou à rire ". Par contre, pour , selon Noam Chomsky, vision défendue également par Normand Baillargeon ou Jean Bricmont, contrairement à ce qu'écrivent  souvent les médias, l'intellectuel   est avant tout au service de l'idéologie dominante.
Je cite : " il y a le travail intellectuel, que beaucoup de gens font ; et puis il y a ce qu'on appelle la "vie intellectuelle", qui est un métier particulier, qui ne requiert pas spécialement de penser - en fait, il vaut peut-être mieux ne pas trop penser - et c'est cela qu'on appelle être un intellectuel respecté.  Ces gens-là sont appelés " intellectuels ", mais il s'agit en réalité plutôt d'une sorte de prêtrise séculière, dont la tâche est de soutenir les vérités doctrinales de la société,  encore qu'existent des divergences entre eux  ". Ces analyses vont dans le même sens  que celles de Antonio Gramsci pour qui  l'organisation de la culture est "organiquement" liée au pouvoir dominant.
Ce qui définit les intellectuels, ce n'est pas tant le travail qu'ils font que le rôle qu'ils jouent au sein de la société; cette fonction est toujours, plus ou moins consciemment, une fonction de "direction" technique et politique exercée par un groupe soit le groupe dominant, soit un autre qui tend vers une position dominante.

A suivre...

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Le travail intellectuel donne faim !

Le cerveau consomme une part importante des calories que nous ingérons tous les jours. Il doit veiller à de nombreuses choses de manière automatique et réfléchir intensément ne devrait pas en théorie nous pousser à manger davantage. Une nouvelle étude assez surprenante vient justement de montrer que le travail intellectuel provoque un accroissement important de la prise de calories !


Ce sont des chercheurs de l'université Laval qui ont trouvé cette conclusion et cela pourrait donner une explication (partielle) à l'épidémie d'obésité. Les chercheurs ont mesuré la prise de nourriture de 14 étudiants après avoir effectué une des trois différentes tâches suivantes.


Une première était très difficile puisqu'elle consistait à rester dans une position assise sans rien faire. La deuxième consistait à lire et résumer un texte. La dernière demandait à participer à un test de mémoire et d'attention sur un ordinateur. Après 45 minutes, on laissait les candidats se restaurer comme ils le souhaitaient.

Les chercheurs avaient établi à l'avance que chaque session de travail intellectuel devait demander quelques 3 calories supplémentaires par rapport au repos seulement. On s'est toutefois rendu compte que les étudiants qui avaient résumé le texte consommaient 203 calories de plus que l'étudiant qui s'était reposé sur la chaise (24 % de plus).

Pour les étudiants qui avaient subi le test de mémorisation et de vigilance, la prise était encore plus forte : 253 calories supplémentaires (29 % de plus).


On avait également pris des échantillons sanguins avant, pendant et après chaque session et on a remarqué que le travail intellectuel provoquait de bien plus grandes fluctuations de glucose et de l'insuline que durant les périodes de repos.

Ces fluctuations peuvent être causées par le stress du travail intellectuel ou serait une adaptation biologique à la combustion de glucose. Le corps pourrait donc réagir à ces fluctuations en motivant à plus de prise de calories et avoir plus de glucose, le carburant du cerveau.


Il est possible que cette surcompensation après un travail intellectuel ait un impact sur la crise de l'obésité actuelle car nous sommes moins actifs physiquement et travaillons davantage intellectuellement dans nos pays développés.

Sources : Imaginascience, Scienceagogo

www.su-la-toile.com/article

 

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À quel point le bilinguisme retarde-t-il la maladie d'Alzheimer?

 

Le bilinguisme retarde de plusieurs années l'apparition des symptômes de la maladie d'Alzheimer, selon une étude canadienne publiée dans la revue Neurology. Ce délai pourrait atteindre les cinq ans.


Fergus Craik, et ses collègues de l'Institut Rotman associé à l'Université York de Toronto, ont étudié les dossiers médicaux de plus de 200 personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer dont la moitié était bilingue.


Chez les personnes qui avaient parlé deux langues ou plus dans le quotidien pendant plusieurs années les symptômes de la maladie (tels que perte de mémoire, confusion, difficultés à résoudre des problèmes et à prévoir les événements à venir) apparaissaient plus tard.

 

En 2007, des travaux de la même équipe  avaient déjà montré une apparition des symptômes de la maladie à 75.7 ans en moyenne chez les personnes bilingues et à 71.4 ans chez les personnes unilingues.


Parler plus d'une langue aiderait le cerveau à se constituer "des réserves" qui aideraient à mieux composer avec les dommages cérébraux amenés par la maladie.


Plusieurs études ont montré qu'être actif intellectuellement retardait la maladie. En septembre dernier, une étude, également publiée dans la revue Neurology, montrait que chez les personnes actives intellectuellement, la maladie apparaissait plus tardivement mais que son évolution était ensuite accélérée. Les auteurs suggéraient que l'activité cognitive améliore la capacité du cerveau de maintenir un fonctionnement normal à mesure que la maladie se développe mais que quand la maladie est finalement diagnostiquée elle semble être à un stade plus avancé.

 

 Source: Psychomédia

www.psychomedia.qc.ca

 

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L'Intellect

"Nous devons faire attention de ne pas faire de l'intellect notre dieu;

Il a bien sûr, des muscles puissants, mais pas de personnalité.

Il ne peut pas commander; seulement servir."

Albert Einstein

C'est une citation d'Albert Einstein sur le sens et l'intérêt qu'on accorde ou pas à cette abstraite partie de notre esprit, que j'ai croisée en parcourant le contenu d'un ouvrage passionnant sur les émotions et la raison.

Titre de l'ouvrage:

"Guérir le stress, l'anxiété et la dépressionsans médicaments ni psychanalyse" de David SERVAN-SCHREIBER (Edition Robert LAFFONT -Paris 2003)

Terminologie

Terme didactique.. L'esprit en tant qu'il conçoit ; la faculté par laquelle l'âme humaine conçoit. Tout, suivant l'intellect, change d'ordre et de rang ; Les Mores aujourd'hui peignent le diable blanc. [Régnier, Satires] L'intellect.... ne souffre pas néanmoins de telle sorte, que de son chef aussi il n'agisse. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour] L'intellect est la troisième faculté de l'âme, elle est propre à l'homme, c'est la portion de lui qui connaît et qui juge. [Diderot, Opinions des anciens philosophes]

Terme de scolastique. Intellect-agent, faculté intellectuelle qui s'approprie activement les espèces. Intellect-patient, faculté intellectuelle qui reçoit passivement les espèces que lui envoient les objets extérieurs.

source: Reverso (Dictionnaire de français littré)

www.littre.reverso.net

L'intelligence émotionnelle



27/01/2011
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