Intellectuels pour l\'évolution de la Société

Intellectuels pour l\'évolution de la Société

«La violence est le dernier refuge de l'incompétence. »

Je condamne et je répugne tout acte de violence causé délibérément par l'Homme.

 Mais, je ne tolèrerai - pour rien au monde - et je ne chercherai aucunement à justifier:

le meurtre (avec préméditation), l'abus sexuel, et la toture morale et physique même celles causées "parfois" par une mère (censée être le premier protecteur de son enfant), que peuvent être subis par un être humain ou par un animal.

 

La violence, comme la définit le dictionnaire «Le Petit Larousse » est:

 

 " Le Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, extrême, brutale."

Elle est également – telle que définie par d’autres – « la force déréglée qui porte atteinte à l'intégrité physique  ou psychique pour mettre en cause dans un but de  domination  ou de destruction l’humanité de l'individu ».

 

La violence parait un acte inéluctable dans le sens où l’on ne peut pas y échapper pour différentes raisons et particulièrement lorsqu’il s’agit de violence naturelle…toutefois, on peut en  minimiser l’impact.

 

Aussi, La violence étant une partie intégrante de notre monde depuis sa création d’une part et depuis la création de l’être humain notamment, que ce soit entre les hommes, entre les hommes et la nature ou au sein de la nature même.

 

Mais faut-il, encore, connaitre les causes de tel ou tel acte de violence commis? Est-il possible de l’éviter ou de l’accepter compte tenu de la cause ou motif?

  

Les causes et formes ou aspects de la violence :

 

- La non reconnaissance de soi.(Je sous entend par les autres).

Le sentiment de rejet est directement lier à la peur instinctive de se retrouver seul dans un environnement hostile ou l’étant potentiellement.


La valeur qu’un individu s’accorde à lui-même ne peut s’établir qu’à partir du reflet qu’il en a eu des personnes qui l’ont entouré dans son développement. Hors, si les renforçateurs sociaux, dans les lieux de croissance de l’individu, ont été de l’ignorance dans les cas d’actes positif réussit et une attention, quelle soit positive ou négative, des actes destructeurs, le besoin de reconnaissance de la dite personne le conduira à répéter les actes violents pour qu’on le considère comme significatif dans son groupe. Hors, dans notre société il y a de grande chance pour qu’il en arrive à l’exclusion avec un tel comportement. Il s’engage donc dans une boucle vicieuse car il devra, toujours pour répondre à ses instincts de survie, se trouver alors un groupe reconnaissant ses mécanismes d’adaptation et il risque fort de remplacer la famille par un groupe criminalisé. Donc la peur de rester seul ; On ne veut pas perdre ce qu'on a, alors on veut plus.


C’est encore la peur. La peur de la mendicité et du dépouillement. Relier à l’instinct de survie et au besoin de se vêtir, de manger, dormir au chaud, avoir un toit etc.
Une perversion de cette peur conduite à accumuler des biens de façon violente par le vol, la fraude ou l’extorsion.  La personne violente dans ce cas se croit légitimée, pour sa survivance, de faire porter aux autres le poids de son sentiment d’incompétence à répondre à sa propre survie. C’est une pauvre estime de lui-même qui le conduit à cela. Dans une société de consommation, comme la nôtre, elle se complique avec le besoin d’être reconnu en exposant les biens qu’il peut accumuler. Ce qui nous ramène au cycle mentionné plus haut Toujours la peur.


La résurgence du refoulé (On a subi un mal, on veut le faire à nouveau dès qu'on en a l'occasion) :


       Le syndrome poste traumatique. La peur qu’un évènement, dans des conditions semblable, ne vienne reproduire la douleur, physique ou psychologique, subie dans un événement antérieur. Le mimétisme dans le sens de la vengeance se déclenche et le désir de « se rendre justice » semble alors légitime à la personne concernée.

 

C’est vieux comme le monde le « œil pour œil dent pour dent » inscrit dans la loi du talion. En fait la peur que l‘individu coupable ne revienne achever son œuvre de destruction en est la cause. Donc encore la peur.


Les phénomènes d'influence et d'imitations ---] Plus présents que ce qu'on ne croit Nous retournons encore à ce bon instinct grégaire dont je parle plus haut. Le mimétisme assure à l’individu son appartenance à un groupe protecteur. L’influence venant du fait que sa valorisation ne se fera qu’en fonction de sa ressemblance au groupe. La violence apparaîtra ou se maintiendra alors tant que cet attitude assurera l’individu qu’il sera accepter par ses pairs et donc protéger par eux. Nous voyons apparaître des costumes unique, une uniforme quoi. Donc encore la peur du rejet et de l’adversité. La peur aussi de tout ce qui vient attaquer cette uniformité. La phobie du barbare, la xénophobie. Donc la peur encore.


La soumission aveugle à l'autorité :


Elle découle de tout ce qui précède. Aveuglé par la peur des différences, du rejet, de la dépossession. Assuré que la survie est impossible si on ne se regroupe pas sous une autorité supérieure qui va nous sauvé, On va jusqu’à tuer sur ordre en laisse le jugement de la situation comme morale ou immorale a cette autorité rassurante, le sauveur. Relier bien sur, à cette certitude de ne pouvoir se sauver soi-même. La peur encore.


En conclusion, je crois avoir fait la preuve que la peur est le sentiment directeur sinon unique qui conduit un individu à agir des actes violent. Elle est au site de la partie reptilienne du cerveau. Elle déclenche les réflexes de fuite et d’attaque.

Questionnement qu’il serait intéressant à débattre. Selon moi: Quel rôle joue le rationnel dans l’action violente?


Quels sont les rôles des diverses parties du cerveau dans les actes violents?
A quels moments apparaît la notion de jugement entre le bien fondé ou non d’un acte de répression?

 

On distingue plusieurs types de violence. Leurs définitions - parfois contradictoires - ont et continuent de varier selon les époques, les milieux, les lieux, les évolutions sociales, technologiques etc.

 

- violence entre personnes : comportements de domination ou asservissement employant la force, physique (coups, viol, torture...), verbale et psychologiques (injures, injonctions paradoxales, harcèlement, privation de droits ou liberté, abus de position dominante...) ; Ces comportements peuvent être conscients ou non ; Cette catégorie inclue la violence entre sexe (dont le machinisme  est une des formes) ou de parent à enfant, d'adulte à enfant ou handicapé, et différentes formes d'embrigadement.

 

- violence d'État  : Les États pratiquent discrètement ou revendiquent selon la définition célèbre de Max Weber, un «monopole de violence légitime », pour exécuter les décisions de justice, assurer l'ordre public, ou en cas de guerre ou risque de guerre (on tente alors de la légitimer par les doctrines de la «guerre juste»). Celle-ci peut dégénérer en terrorisme d'Etat ou d'autres formes de violence les plus extrêmes telles que le génocide.

 

- violence criminelle : Le crime, spontané ou organisé, peut avoir des causes sociales, économiques, ou psychologiques (schizophrénie, etc.). Cette forme de violence est selon certains auteurs l'envers d'une violence étatique et/ou symbolique.

 

- violence politique : La violence politique regroupe tous les actes violents que leurs auteurs légitiment au nom d'un objectif politique ( révolution, résistance à l'oppression, droit à l'insurrection, tyrannicide, "juste cause").

 Certaines formes de réponses violentes mais proportionnées (et de résistance ou servant le rétablissement de l'état de droit), quand d'autres solutions ne sont plus possibles sont couramment admise, par la morale et le droit et selon la doctrine des droits de l'homme; en cas de légitime défense  par exemple, ou d'état de nécessité, en cas de résistance à l'oppression d'une tyrannie.  

 

- Violence symbolique : C'est notamment la thèse de Pierre Bourdieu, qui désigne plusieurs sortes de violences : verbale (éventuelle première étape avant passage à l'acte) ; ou invisible, institutionnelle : c'est aussi la violence structurelle (Galtung) face à la quelle les individus semblent impuissants. Celle-ci désigne plusieurs phénomènes différents qui favorisent la domination d'un groupe sur un autre et la stigmatisation de populations, stigmatisation pouvant aller jusqu'à la création d'un bouc-émissaire.

  

- violence économique : Elle est maintenant considérée par certains juristes comme une nouvelle forme du "vice traditionnel de la violence" ; Dans un contexte économique de mondialisation et de dérèglementation, de nombreux individus, notamment ceux qui sont victimes des crises ponctuelles ou conjoncturelles, de la corruption, des délocalisations, de la pollution et de ses séquelles et de l'épuisement des ressources naturelles, subissent "la main invisible du marché" comme une violence, 'autant plus injuste qu'elle semble venir de nulle part et partout. En France, la 1re chambre civile de la Cour, dans un arrêt du 3 avril 2002, et sur le fondement de l’article 1112 du Code Civil, a jugé que « l’exploitation abusive d’une situation de dépendance économique, faite pour tirer profit de la crainte d’un mal menaçant directement les intérêts légitimes de la personne, peut vicier de violence son consentement » ; de cassation.

 

- violence écologique : les impacts des activités humaines semblent maintenant susceptibles d'avoir une importance égale à ceux des grandes forces géologiques. Les conséquences du dérèglement climatique et de la crise écologique font violence à ceux qui la subissent le plus et qui en sont souvent les moins responsables ; les plus pauvres, ceux qui habitent et cultivent les îles basses et les deltas, peut-être condamnés à devenir réfugiés climatiques ou réfugiés écologiques.  

 

- Violence pathologique ? Certains désordres mentaux sont accompagnés de bouffées de violence. On a récemment trouvé dans l'urine et le sang des patients touchés par ces maladies mentales une toxine qui semble anormalement produite par leur organisme. Cette toxine (une bufoténine) n'a été trouvée à ces doses que chez des patients présentant des troubles psychiques, et aussi chez des patients non drogués, n'ayant pas eu de contacts avec des amphibiens, mais violents.  On la retrouve dans l'urine ou le sang des patients pour toutes les grandes maladies psychiatriques, au point de la proposer comme indicateur de diagnostic......

La toxine est identique à celle qu'on trouve parmi les bufotoxine  ( hallucinogènes et provoquant des symptômes évoquant une psychose de type schizophrénie) du venin des nombreuses espèces de crapauds. Mais on ignore encore si le même processus est en jeu dans les deux cas et à déterminer si cette molécule est à l'origine des troubles mentaux chez l'homme, ou si elle est elle-même un sous-produit d'un autre processus pathologique. Des indices plaident en tous cas pour certaines similitudes entre l'action de bufotoxine sur le cerveau, et en particulier sur la dégradation de la sérotonine et des processus intervenant dans les désordres mentaux. 

 

- Violence naturelle : C'est la violence des forces de la nature; des tempêtes, inondations, tremblements de terre, incendies de forêt... et autres catastrophes naturelles. C'est parfois la violence que nous percevons du monde animal (instinct de chasse , rituels de dominance, etc).

 

Pour le philosophe Jean François Malherbe, on ne pourrait à proprement parler de violence dans ces cas-là:

«  C’est dire que les Grecs de l' Antiquité considéraient que la question de la violence (« bia ») ne se pose pas pour les animaux («zôoi ») mais seulement dans le domaine de la vie humaine (« Bios»). Cela suggère très précisément que la question de la violence à affaire avec la parole qui est le propre de l’humain. Cela suggère aussi que les animaux ne sont pas, à proprement parler, violents : leurs comportements obéissent simplement aux lois inexorables de la nature. La « violence animale » n’est donc qu’une projection anthropomorphique sur le comportement animal.»

 

…..l’acte de violence se manifeste, aussi, sous d’autres aspects :

 

- violence verbale,

- Violences évidentes (bombes atomiques, meurtres…)

- Violences non évidentes (harcèlement sexuel, les meurtres d’embryons, les violences familiales, les comportements irrespectueux…etc)

- Violences individuelles (meurtres, viols, tortures…);

- Violences collectives (guerres, génocides, terrorisme, catastrophes naturelles…etc.);

L'attrait pour la violence peut également prendre des tournures beaucoup plus intellectuelles et se traduire par des jeux, sadiques, masochistes  etc, et également psychologique ou cognitif dans la mise en scène : par exemple le fait de ne pas tout transmettre par le sens visuel ou auditif de la violence, de laisser imaginer, de servir plus du sens auditif par exemple chez Alfred Hitchcock, ou voire même de trancher la violence par du ridicule, ou une musique qui ne correspond pas avec ce qu'on assimile à la violence : par exemple chez Quentin Tarantino. D'où un double message qui peut amener à un questionnement au sujet de la violence, et de soi.

 

source: Sites internet

 

 La violence verbale laisse  parfois de profondes sequelles autant ou plus que la violence physique et qui ne peut à jamais être oubliée .......

 

Remarque:

 

«La violence est le dernier refuge de l'incompétence. » Est une citation de Isaac ASIMOV

 

**************

 

 La violence verbale, première des violences : comment y réagir?

 

Conférence pour les Equipes d'Entraide - Hôtel de Ville de Bruxelles, 24 novembre 2003,

 

par Irene Zeilinger

 

" La violence verbale est la plus fréquente de toutes les formes de violence et c'est aussi la forme de violence dont nous avons le moins peur. C'est sans doute dû au fait que nous pensons que la violence verbale serait moins grave puis qu'elle ne laisse pas de blessures physiques. Peut-être, y-a-t-il aussi derrière cette ignorance, l'idée qu'entre adultes, la violence verbale serait de la violence entre deux êtres égaux, que les deux parties impliqués devraient pouvoir se défendre et se protéger contre la peine que la violence verbale cause. Nous savons cependant tous et toutes que la violence verbale peut faire aussi mal que des coups physiques, que les conséquences pour la victime peuvent aller aussi loin que pour toute autre forme de violence et que souvent, nous ne sommes pas capables de nous défendre verbalement. Parce que nous sommes surprises, bouche bée, devant la grossièreté de l'autre ou parce que nous ne voulons pas nous mettre au même niveau que l'agresseur, parce que nous n'osons pas rétorquer de peur que cela mène à l'escalade du conflit ou encore parce que l'autre a du pouvoir sur nous.

Pour comprendre le phénomène de la violence verbale, il faut d'abord rassembler les faits que nous connaissons. Malheureusement, il n'y a pas de statistiques disponibles qui traitent toute l'ampleur du phénomène parce qu'il n'y a pas encore de recherche globale sur ce sujet. Ce qui existe sont des études sur certaines formes de violence qui englobent aussi la violence verbale, par exemple la violence psychologique ou le harcèlement moral sur le lieu de travail. Le problème principal pour les chiffres existants est que les définitions de ce qu'est la violence verbale diffèrent d'étude en étude, d'un pays à l'autre. Déjà, si deux personnes essaient de se mettre d'accord sur une définition de la violence verbale, elles auront difficile, car ce qui transgresse les limites de l'une n'est pas forcément vécu comme violence par un-e autre. L'histoire personnelle de la personne concernée, ses expériences et son pouvoir dans la situation vont déterminer si elle se sent agressée ou non. Par exemple, quelqu'un venant d'une famille où on crie beaucoup va se sentir moins agressé si on lui crie dessus que quelqu'un venant d'une famille où les conflits ne pouvaient pas être discutés ouvertement. Quelqu'un qui travaille avec des jeunes difficiles va probablement se sentir moins intimidé par leur comportement de "protection de terrain" que quelqu'un qui ne les croise jamais...."

 

************

La violence

 

Causes profondes

 

Les causes profondes de la violence sont en chaque homme. N’ayant ni "nourriture" spirituelle ni activité digne de ce nom, ils se nourrissent de sang frais, de mirages et d’activisme destructeur. Les objets, le surmenage, la violence, les passions stupides et bornées remplacent l’Amour, le Partage et la Création.

 

La violence n’est pas une déviation temporaire, ni une erreur, ni une aberration éliminable, elle découle de choix fondamentaux. Les hommes utilisent leur énergie à résister à Dieu, à la liberté et à l’Amour. Ils se dépensent pour s’oublier, faire du mal et réparer quelques dégâts. Ils exercent de multiples violences contre eux-mêmes et le reste de la Création pour que cette résistance puisse perdurer.

 

 Causes profondes de la violence

 

Après avoir fait le tour des causes superficielles, des cercles vicieux individuel/collectif et de l’émergence d’une entité “impersonnelle”, nous allons tenter d’extirper les racines.

 

Les causes profondes de la violence sont à rechercher en chaque homme. Par-delà la diversité et l’ampleur de tous les phénomènes de violences, la racine ultime est la même. Cette cause profonde ne fait ensuite que se ramifier et changer d’apparence suivant les contextes et les psychologies individuelles. Ce qui produira des barbaries collectives très différentes dans les méthodes, même si des traits communs sont dégageables. Et on ne peut pas être sanguinaire de la même façon avec des ordinateurs et des missiles à guidage laser qu’avec des haches et des pieux...

 

Quelle que soit la pression des conditionnements et des contraintes, chacun reste heureusement libre d’accepter ou de refuser cet état du monde. Les individus sont donc responsables.

 

Pourquoi persistent-ils dans la violence alors qu’ils en subissent amèrement les conséquences depuis des millénaires ? Depuis le temps, ils auraient dû identifier et supprimer les mauvaises racines... En fait, ils nourrissent le terreau de cette plante vénéneuse, ils la taillent et la font fructifier toujours davantage ! Ils préfèrent donc garder les causes et supporter les conséquences, même les plus horribles. Quelles sont donc ces causes ?

 

On observe que les gens, en fonction de leurs moyens techniques et psychologiques, essaient perpétuellement de dominer et d’exploiter. Ils veulent la couverture pour eux seuls, pour leur famille, leur clan, leur patrie..., et ils ne la partagent que par obligation ou intérêt momentané. Ce désir irrépressible de domination est lié à un désir de jouissance, d’installation, de recherche de tous les plaisirs...

 

Certains considèrent que c’est dans la nature de l’homme, que c’est comme ça, point. Ce qui mène au fatalisme, au désespoir, au cynisme, aux peuples élus...
On peut plutôt penser qu’il s’agit d’une déviation, d’une mauvaise direction prise.

 

Les hommes ne veulent pas de sens pour leur vie et encore moins de Dieu et de “plan divin”. (Les religions existantes ne font en fait qu’utiliser Dieu et certaines inclinations humaines pour faciliter l’acceptation de ce monde tel qu’il est. Elles font partie intégrante du goulag planétaire, comme tout le reste) Ils se retrouvent donc fondamentalement et irrémédiablement séparés d’eux-mêmes et des autres. Se coupant de leurs “bonnes” racines (Dieu, Projet planétaire, mission personnelle), ils sont obligés de pomper leur sève ailleurs et de s’inventer d’autres occupations. Ils vont donc développer des racines adventices, qui vont s’hypertrophier et tout envahir. Ils parasitent alors les autres et la Terre, on peut même dire qu’ils s’auto-parasitent, quitte à en crever prématurément. Explorons l’image sous un autre angle :
Ils sont exactement comme une plante verte qui refuse la lumière du soleil et qui se retrouve obligée de ramper dans l’ombre et les déchets en parasitant toutes les autre plantes pour pouvoir survivre sans photosynthèse. Elle a donc peur d’être parasitée. Elle se couvre alors d’une carapace et de piquants vénéneux pour se protéger de tout. Ce qui fait que même quand ces plantes veulent s’enlacer affectueusement, elles se font du mal.

 

N’ayant ni “nourriture” spirituelle ni activité digne de ce nom, ils se nourrissent de sang frais, de mirages et d’activisme destructeur. Les objets, le surmenage, la violence, les passions stupides et bornées remplacent l’Amour, le Partage et la Création.

 

Cette fausse nourriture est d’autant plus mauvaise que sa substance est issue d’un recyclage perpétuel. Elle n’est jamais renouvelée. Chacun pompe tout le monde, en circuit fermé, sur le même tas d’ordures, seuls les emballages changent de temps en temps. Et ce qui grossit, ce n’est pas l’intelligence et la civilisation, mais le tas d’immondices et la flaque de sang à ses pieds.
Ce qui ne fait qu’augmenter boulimie et insatisfaction. Ce n’est pas la pacotille jetable de la société de consommation qui va les nourrir substantiellement ! La pseudo-civilisation actuelle est comparable à des apéritifs bas de gamme, ça croustille et ça fait du bruit mais ça ne nourrit pas son homme, c’est plein d’air, sans goût et bourré d’ingrédients chimiques douteux. Les consommateurs peuvent alors devenir violents pour obtenir toujours plus. Il leur est vital de se remplir de n’importe quoi. Comme une baudruche percée qui accepterait les gaz les plus pestilentiels plutôt que de se dégonfler et d’ouvrir son goulot au souffle divin.

 

Toutes les sortes de remplissage sont possibles :

 

  • hamburger, bière et sitcom
  • opéra, théâtre et cocktail
  • sexe, drogue dure et/ou douce, vitesse et boîte de nuit
  • fascisme, colonialisme, guerre et fanatisme
  • pseudo-religions, d’ici, d’Orient ou de l’espace
  • passions amoureuses, quêtes éperdues de l’être parfait
  • pouvoir, puissance et high-tech
  • illégalité, secret et monde parallèle
  • compétition sportive, jeu et voyage
  • vedettariat en tous genres, au niveau d’une maison, d’un quartier ou d’un continent
  • etc...

 

Il y en a pour tous les goûts et toutes les exigences. Depuis le fameux “métro-boulot-dodo” du bœuf de banlieue jusqu’au théologien engagé et esthète qui parcourt les continents. Certains se mitonnent un cocktail original, mais la plupart se contentent d’endosser une panoplie “chaîne-en-main” personnalisée fournie par la sphère industrialo-publicitaire. La vie se résume alors à une quête frénétique des meilleures affaires, du produit original “qui me va à merveille”. Les hommes se transforment en sapins de Noël, ils se décorent de guirlandes clinquantes pour masquer qu’ils sont mourants et que leurs aiguilles sont déjà en train de tomber.
Il faut sans cesse s’étourdir pour effacer l’horreur et se faire des plaisirs pour oublier l’ennui. Toutes les aberrations et tous les vices plutôt que de se retrouver une seconde face à la réalité. Et si on pouvait gommer la réalité elle-même... ; on attend d’ailleurs beaucoup des progrès de la réalité virtuelle... Et comme les plaisirs de cette “société” sont souvent obtenus au prix d’autres horreurs...

 

A défaut de remplir une mission personnelle (exigeante, intéressante, enrichissante) au sein d’un Projet collectif constructif et cohérent, les hommes sont obligés de faire n’importe quoi pour avoir l’impression de vivre. Ils deviennent des sortes d’esclaves dopés qui exécutent des tâches absurdes et abrutissantes au sein d’un foutoir immonde et destructeur.

 

Ils ne sont plus que des caricatures de sales gosses irascibles prêts à tous les caprices et à tous les numéros de charme pour obtenir leurs hochets. Ils seront prêts à tuer pour quelques billets verdâtres qui leur apporteront l’illusion éphémère d’exister par le biais d’objets luxueux. En grandissant, ils se sentiront plus vivants si les masses les acclament ou/et s’ils ont des larbins à leurs ordres. Le couple star/fans a encore de beaux jours devant lui, même si chacun sait combien il est factice. La star a besoin de ses fans et des sous qu’ils lui apportent. Tout le monde ne pouvant être star, les fans ont besoin de s’identifier aux célébrités.

 

Le processus est le même pour les tyrans et les fanatiques dits religieux.

 

La concurrence et la violence deviennent inévitables entre des êtres qui veulent toujours plus et qui sont jaloux de ce que leur voisin semble plus heureux...

 

La violence n’est pas une déviation temporaire malencontreuse, ni une erreur, ni une aberration éliminable, elle est structurellement liée aux choix fondamentaux qu’ont faits les hommes. Que cela leur plaise ou non, qu’ils s’y complaisent ou pas, c’est comme ça.

 

Ils ne veulent pas de Dieu, d’un Projet universel et personnel, de mission à remplir. Tout ça est trop exigeant et dérangeant pour leur idéal de bousier. Ils ne souhaitent pas les efforts continus, les remises en cause, l’action sans garantie de retombées immédiates... Ils préfèrent s’en remettre à eux seuls, être seuls maîtres à bord. Ils croient que leur raison, seule, peut les guider efficacement. Pas besoin d’éclairage divin, les magnifiques structures de notre cerveau suffisent... On voit le résultat ! Ils sont tellement intelligents et habiles qu’ils croient pouvoir oublier toute transcendance. Comme si le monde n’était qu’une suite logique de causes et d’effets mécaniques ou la liberté et l’amour n’auraient aucune place, triste monde.

 

Enigme toujours aussi opaque que ce choix aberrant (surtout après avoir subi toutes ses conséquences). C’est le mystère de la liberté de l’homme. Une liberté indispensable pour l’homme et sa mission, sinon il ne serait qu’une marionnette incapable d’invention et d’Amour. Dieu a pris le risque de la liberté de l’homme, mais l’homme ne veut pas choisir le “risque” de Dieu.

 

Même les religions, avec leur bonne apparence, sont en dehors de Dieu puisqu’elles acceptent et encouragent cette “société” ! Les hommes ont toujours perverti, ignoré ou détourné les meilleurs enseignements religieux (il y en a de très bons), et se contentent d’appliquer ce qui les arrange.
Ces bonnes “idées” religieuses, tout comme le meilleur de l’Anarchisme, du Communisme..., sont malheureusement sans effet. Elles sont partielles et les hommes qui les représentent, quel que soit leur génie et leur désintéressement, sont aussi coupés de Dieu que les autres. Et il faudrait aussi que leurs auditeurs soient capables de comprendre.
Parfois, certains hommes arrivent à discerner très justement de grands pans de la réalité, mais ils sont incapables de les appliquer. On ne peut donner vie à une machine si on a qu’une pièce.

 

A côté de ça vous trouverez tout le fatras habituel des spiritualités foireuses, philosophies désincarnées, morales à bon compte, éthiques élastiques..., plus ou moins vides et criminelles, qui occupent les gens sans aucun risque de dissidence engagée.

 

L’homme coupé de Dieu devient étranger à lui-même. Son corps est ignoré, méprisé, martyrisé..., ou au contraire adoré, gavé, pris comme fin... Il ne peut plus faire la différence entre vrais et faux besoins. Les autres hommes, la Terre, les êtres vivants sont perçus comme extérieurs, menaçants, sans âmes. Il ne les ressent pas comme faisant partie d’une même unité divine. Ce ne sont que des forces bénéfiques ou maléfiques qu’on doit dompter, exploiter, ménager... Il n’a pas de respect profond pour toute la création. Ses seules limites sont l’intérêt et éventuellement une sensibilité particulière.
Dans ce contexte, toutes les violences deviennent possibles, et arrivent effectivement, comme on a pu le constater. Les hommes deviennent des loups stupides lâchés sur un même territoire, ils s’entretuent pour les même charognes dérisoires et détruisent leur environnement au lieu de s’entraider et de construire ensemble un monde fécond et beau. Les animaux, au moins, ont des “barrières” qui les empêchent de mettre en péril leur propre espèce !

 

Les hommes ont cru être plus libres et plus grands en refusant d’être “partenaires” de Dieu, mais ils se retrouvent esclaves de tout ce qu’il y a de plus bas en eux. Ils ont cru être plus libres en suivant les fantaisies de leurs cerveaux, mais ils ne font que suivre leurs instincts et les modes créées par l’industrie et la pub. Ils ont cru être plus libres en refusant une mission commune, mais ils se retrouvent enchaînés à la “société” globale et à ses horreurs sans frontières, qui a pour objectif d’enrichir les riches.

 

En fait, ce qui leur fait peur, c’est leur propre liberté ; ils en fuient l’inconfort. Avec une telle liberté, il faut se remettre en cause et faire des efforts tous les jours, on est “obligé” de rejeter cette “société”, on voit les autres et soi-même tels qu’ils sont...

 

Seul Dieu peut nous aider à être vraiment libres en nous débarrassant de tous les préjugés et peaux de saucissons. Et en même temps, cette liberté n’a de sens et d’efficacité que si elle est éclairée par Dieu. Sans Lui, on ne serait guère avancé : où aller, que faire... ? On serait livré à nos fantaisies inconstantes. Même en connaissant nos véritables talents, dans quelle direction les utiliser ? Au service de quelle humanité ? Dieu nous offre la liberté pour qu’on soit libre d’avancer ou non dans le sens de ses “plans”.

 

Dieu et la liberté, couple indissociable que les hommes refusent en bloc. Ils préfèrent la soumission aux tyrans, archaïques ou modernes, c’est selon. A présent les “démons” de la consommation et des marchés sont là pour occuper le terrain refusé à Dieu. Les gens sont libres..., de choisir entre la marque A ou B, le candidat Z ou W, le film X ou Y... Les idéologies, pseudo-religions..., aussi aberrantes et criminelles soient-elles, les rassurent et leurs fournissent un cadre auquel se raccrocher. Effrayés par la responsabilité de leur vie et de tous les choix qui pourraient s’offrir à eux, ils préfèrent se rendre esclaves de n’importe quoi, malgré les souffrances. Je précise que les chefs sont tout aussi esclaves : de leurs supérieurs et inférieurs, d’eux-mêmes, des modes...

 

Sans Dieu, la liberté est étouffée, elle est mise en veilleuse. A la place, on trouvera un pâle ersatz mêlant conditionnements, volontarismes, passions... Chacun est “libre” d’adopter “sa” vision du monde. On se croit original et personnel alors qu’en fait on rabâche les mêmes rengaines que tout le monde, au sein de quelques grands courants dominants.

 

Sans Dieu, chaque individu, foncièrement unique par nature (comme l’indiquent l’Astrologie et la génétique), est potentiellement en conflit avec tous les autres, aucun projet collectif n’est possible, sauf par l’illusion et la force (fascisme, communisme, islamisme...). Même si une masse d’individus adhère à une idéologie, un parti politique..., il faut toujours imposer l’ordre par la force pour faire rentrer les récalcitrants dans le moule et contraindre ceux dont l’enthousiasme de départ s’est inévitablement érodé. Partout on trouve toutes sortes de minorités, plus ou moins importantes, écrasées par l’armée, la majorité, les rumeurs...

 

Les anarchistes se sont attaqués à ces problèmes en postulant que les hommes pourraient vivre ensemble en partageant les tâches et les biens. Les individus se respecteraient mutuellement, ils pourraient faire ce qu’ils veulent dans les limites du respect d’autrui et de la Terre. Même avec des gens sincères et de bonne volonté, cette utopie est totalement impossible à réaliser. Les hommes n’ont pas en eux (sans Dieu) suffisamment de sagesse et d’amour pour se respecter, partager et se limiter spontanément. Il s’en trouverait toujours qui abuseraient de leur liberté, qui profiteraient en parasites... Et on serait à nouveau obligé de créer une police de surveillance et de répression et... tout recommencerait comme avant...
Et de toute façon, même si cette utopie était possible, elle serait dérisoire et ennuyeuse. Il n’y aurait aucun projet commun de construction du monde, chacun se contentant de cultiver sa liberté et ses fantaisies dans son coin ou avec quelques personnes partageant les mêmes goûts. La camaraderie, les travaux de survie menés en commun... ne peuvent pallier les immenses potentialités et missions de l’humanité.

 

L’utopie anarchiste n’est qu’un rêve hédoniste de société sans classes, une société de consommation épurée mélangée à du communisme naïf.

 

Si les hommes acceptaient Dieu, la liberté et l’amour, les différences, au lieu de servir de prétexte à la violence, seraient magnifiées. Chacun serait encore plus unique et original, mais en fait les hommes seraient plus proches grâce à la reconnaissance de leur fond commun. Leurs forces, au lieu de s’affronter de manière stérile et destructrice, pourraient s’épanouir dans des constructions fécondes. Et la liberté, au lieu de n’être qu’une errance entre deux geôles, serait la porte ouverte aux fantaisies joyeuses, aux inventions perpétuelles et aux engagements consentis.

 

L’Amour de Dieu permet de transfigurer toutes les composantes de la vie dans l’harmonie et l’unité en leur offrant une direction active. Tandis que sans Dieu, toutes les virtualités humaines tournent à vide et partent dans tous les sens, s’emballent et entraînent la violence.

 

Conclusion

 

Même si certains aiment ça, les hommes n’ont pas choisi délibérément, au départ, la violence. Pourtant, en proportions et en intensités variables, tout le monde exerce ET subit des violences. Cet état de choses découle des choix fondamentaux de chaque homme.

 

Mystérieusement, les hommes ont choisi de refuser Dieu et leurs misions, collectives et individuelles, inscrites dès les origines de la création de l’univers. On peut dégager quelques raisons : facilité, pseudo-confort, égoïsme, hédonisme... Les hommes, aveuglés par leur intelligence et leurs richesses, se sont pris pour des “dieux” et ont soumis le monde à leurs caprices. Fascinés par leur corps et leurs cerveaux, ils se sont contentés de les faire jouer et d’en jouir, sans se préoccuper vraiment de leur destination réelle et des potentialités à transformer et développer. Ils veulent tester toutes les combinaisons, être “libres” de suivre tel ou tel fantasme ou tressautement organique, sans plus. Mais toutes les explications du monde ne peuvent suffire, c’est le mystère de la liberté et de son usage.

 

La grandeur de l’homme réside dans la possibilité toujours présente du choix de sa décadence. Ce choix fondamental est d’autant plus curieux que les hommes ont eu largement le temps d’en mesurer les conséquences, à leurs dépends... Si les raisons de ce choix demeurent floues, ce qu’il entraîne obligatoirement est plus clair.

 

N’ayant plus de “nourriture” spirituelle et de mission constructive, les hommes sont obligés de se gaver de n’importe quoi et de tourner en rond dans les mêmes ornières. Se coupant de Dieu, ils n’ont plus de fond commun, ils se retrouvent donc séparés d’eux-mêmes, des autres hommes et de la Terre. La conjugaison de ces deux facteurs ouvre les portes de l’”enfer” en grand en permettant la réalisation des horreurs les plus inimaginables.

 

  1. Leur vie est absurde et vide et leurs nourritures sans substance et néfastes Ils sont toujours insatisfaits et avides de posséder et de dominer davantage.
  2. Les autres et eux-mêmes sont des étrangers, ils franchissent facilement leurs barrières et exploitent et tuent sans frein.

 

L’absence de Projet commun et d’Amour laisse des forces et potentialités inemployées. Ces énergies se retournent contre ceux qui refusent de les libérer. Le schéma est identique aux niveaux des individus, des collectifs et de la Terre dans son ensemble.

 

Certains diront qu’on n’est pas vraiment libre, puisque si on fait les mauvais choix, on se prend des violences et auto-sanctions sur le dos. Deux objections :

 

  1. Malgré tous les carnages, les hommes ont pu s’accrocher à leurs choix.
  2. Si les auto-sanctions sont inscrites dans les “structures” du monde, il n’en reste pas moins que les hommes sont co-responsables de leur application. Inconsciemment ou non, ils choisissent de “se faire du mal”, ils acceptent un monde violent, ils préfèrent l’esclavage aux remises en cause.

 

Auto-sanctions et violences en tous genres sont de fortes incitations à changer de cap. Si elles ont été inscrites par Dieu dans les possibilités de l’univers, c’est l’homme qui “choisit” de se les infliger, pour son “bien”. Les choses seraient bien pires si des innocents étaient frappés par un sort aveugle et imprévisible. Le monde est ainsi fait qu’il n’y a pas trente six voies, il n’y en a que deux :

 

  1. Le refus de Dieu et des missions humaines : où l’homme tourne en rond et se marche dessus dans les ténèbres.
  2. L’ouverture à Dieu et à notre Humanité : où l’homme avance en pleine lumière et construit le monde avec toute la création.

 

Langage âpre et douloureux que celui du corps et de la Terre, mais c’est le moyen de nous aider, de nous faire comprendre nos erreurs. D’autant qu’il faut compter aussi sur les perches, les rencontres inattendues et merveilleuses, les heureux hasards...

 

La violence n’est pas le seul langage. Dieu, pour sa part, préfère celui de l’Amour.

 

Tout est signe et nous incite, nous aide à nous transformer et à aller de l’avant, même les choses les plus horribles.

 

Les hommes utilisent leur énergie à résister à Dieu, à la liberté et à l’Amour. Ils se dépensent pour s’oublier, faire du mal et réparer quelques dégâts. Ils exercent de multiples violences contre eux-mêmes et le reste de la Création pour que cette résistance puisse perdurer. Mais ça ne fait rien, ils encaissent tout et restent agrippés à la barre ; le cap bloqué dans la mauvaise direction, ils continuent de s’enfoncer vers le cœur de l’ouragan qui finira par les engloutir, eux et leur malheureux bateau.

 

Conclusion générale

 

La violence est partout, les humains font du mal aux autres, à eux-mêmes, aux animaux et à la nature. Les violences empirent et resurgissent partout. Indépendamment des cultures, le monstre est la société et la société est le monstre. Les racines de la violence sont d’abord individuelles. Il faudrait briser nos chaînes et décider de pousser à l’endroit. La violence est le négatif de l’amour que les hommes refusent d’avoir pour Dieu, pour eux-mêmes et la création. La violence sert à la perpétuation de ce monde à l’envers. Elle est à la fois le moteur, le carburant et la carapace des monstres individuels et collectifs.

 

L’Amour pourrait supplanter la Violence. L’humanité devrait être un arbre qui marche, les pieds sur Terre et la tête au contact du ciel, elle devrait se tourner vers le soleil et l’ensemencement de l’univers.

 

Conclusion générale sur la violence

 

Dans le monde que se sont fabriqué les hommes, on est bien obligé de constater que la violence est partout. Sur tous les continents, les humains font du mal : aux autres, à eux-mêmes, aux animaux et à la nature en général. Il n’existe pas de frontières géographiques, ni de limites pour la barbarie. Toutes les formes de violence sont employées : force brute, pressions psychologiques, manipulations scientifiques..., de manière directe ou détournée.

 

Nos contemporains ne valent pas mieux que les barbares du Moyen Age ; à l’échelle de la planète, la violence ne fait même qu’empirer avec le temps. En effet, les mentalités sanguinaires ne changent pas, mais les moyens techniques de destruction et de domination augmentent grâce à la progression scientifique.

 

Malgré les belles déclarations de principe, le réformisme parfois acharné et l’humanitarisme nettoyeur et rafistoleur, la situation est pire aujourd’hui qu’hier. Les paravents et les jambes de bois ne peuvent masquer l’horreur permanente de nos pseudo-sociétés. La violence est protéiforme, comme l’hydre, elle repousse et ressurgit partout, elle se déplace et change d’aspect, mais elle est toujours dramatiquement présente et dévorante. Les lois et règlements ne servent qu’à la renforcer et créent eux-mêmes des violences, et l’éducation ne peut que l’émousser ou lui donner une meilleure apparence.
La violence est devenue un monstre tentaculaire et omniprésent. Il a des ramifications partout ; comme le cancer il peut migrer et s’implanter n’importe où. Il est tellement incrusté qu’il est impossible de le réduire, même en étant pur et désintéressé. Il se nourrit de tout et vous serez épuisé bien avant lui.

 

Devant ce constat terrifiant, il ne faut pas sombrer dans le désespoir ou le cynisme. Il ne s’agit pas de ne rien faire ou de se résigner à une lutte perpétuelle contre l’hydre en sachant qu’on sera toujours vaincu. Si on ne peut réduire le monstre en l’attaquant de front, il n’est pas pour autant inamovible. Ses violences ne sont pas la résultante d’une nature humaine inflexible et définitive. Pour le mettre à nu et se donner les moyens de l’abattre véritablement, il faut remonter le long de ses racines et le regarder globalement.
Bien évidemment, toutes les violences prennent leurs sources et leurs forces chez chaque individu. Les guerres ou les pressions anonymes diffuses ont toujours pour origine des êtres humains qui les soutiennent et les déclenchent, à leur niveau. On peut aller plus loin en observant que toutes les violences sont inextricablement liées à la nature même de nos “sociétés”. En fait le monstre protéiforme et nos “sociétés” ne font qu’un. Par delà les différences de cultures et de régimes politiques, le monstre est la société et la société est le monstre.

 

Cette “société monstrueuse” n’est pas née par accident ou malchance, elle est la résultante des mentalités monstrueuses des individus qui la composent. Tous les hommes qui la soutiennent sont donc responsables et complices de toutes les violences qu’elle commet, petites ou grandes. Qu’ils soient bourreaux ou victimes, réformistes ou “je-m’en-foutistes”, les hommes sont coupables de continuer d’appartenir à l’hydre. Le monstre se nourrit de tout, du sang comme de l’eau pure, et le seul moyen de ne plus avoir de sang sur les mains est de couper à la base les racines qui nous relient à lui et qui l’alimentent.

 

Il faut bien comprendre comment est né ce “monstre” et comment il fonctionne. Ce qui expliquera tout naturellement les dégâts qu’il cause ainsi que la manière de sortir de cette spirale infernale. Pour ce faire, je vais à présent développer une métaphore de l’humanité.

 

Dieu a créé l’univers, puis a fait en sorte que les graines de l’humanité se trouvent dans un bon terreau, favorable à sa croissance : notre planète. Au départ, ça semble s’être plutôt bien passé puisque les graines ont bien voulu germer et donner des êtres humains. Ces premiers humains, bien au chaud dans leur terreau nourricier, ont donc commencé à pousser.

 

C’est quand cette minuscule plantule pleine de promesse a atteint la surface que les choses se sont gâtées. Dès que le bout de son nez a commencé à poindre à l’air libre, elle a changé d’avis. Elle a eu peur des défis et des dangers qui l’attendaient au dehors. Elle aurait été soumise aux tempêtes, aux froids, aux vents et aux canicules. Pourtant, Dieu était là pour la guider, l’éclairer et la “nourrir”. Il avait d’ailleurs rempli sa création de signes pour nous éclairer. En jardinier respectueux de la liberté de sa création, il se serait contenté de la soutenir dans ses entreprises, sans la forcer ni la tailler. De plus, elle connaissait déjà sa propre force et sa résistance. Mais rien n’y a fait, les plantules humaines voulaient rester “indépendantes”, elles ne souhaitaient pas s’épanouir au soleil divin, elles voulaient compter sur leurs seules ressources. En pleine lumière, elles avaient le sentiment d’être nues et vulnérables. Elles pouvaient se voir telles qu’elles étaient, le “regard” de Dieu et des autres les aurait transpercées en permanence. Elles voulaient donc rester dans le noir en pensant échapper à tout ça.

 

Elles se trouvaient donc très bien dans leur terreau, à l’abri des variations climatiques et des aléas de la liberté au grand air. Ici, la température est constante, on est insensible aux variations de lumière et de saison, on n’est pas effrayé par de vastes horizons terrestres et par l’immensité de l’univers. On est sous terre, on ne voit rien ou presque, on explore à tâtons ce qu’il y a autour de soi, c’est tout. Les plantules, contre toute attente et toute logique, ont donc fait demi-tour, elles se sont recroquevillées sur elles-mêmes. Leurs pointes sont vite rentrées sous terre, avec la ferme intention de ne plus se risquer à ressortir. A l’extérieur, elles auraient dû communiquer, partager leurs fruits et leurs ressources, et ça elles n’en veulent pas, elles tiennent à tout garder pour elles seules.

 

Nos plantules sont donc lovées dans leur terreau. Seulement, une plantule, même si elle ne veut pas sortir, ça continue à pousser (elle ne peut plus retourner dans sa graine) et ça a besoin de nourriture. Il faut dire aussi qu’elles sont naturellement curieuses et exploratrices. Ces trois facteurs conjugués ont obligé nos plantules à aller voir plus loin. Elles ne pouvaient pas indéfiniment s’enrouler sur elles-mêmes, elles auraient fait des nœuds. Leur terreau avait beau être riche, il n’était pas inépuisable. Il était fait pour leur donner un coup de pouce au départ, après, elles se seraient nourries à l’extérieur, grâce au soleil. Et, malgré leurs exigences restreintes, elles commençaient à s’ennuyer ferme dans leur trou et à penser avec nostalgie aux espaces vierges du dessus.

 

Il fallait donc qu’elles avancent, mais il n’était pas question de ressortir, elles ont donc, terrifiant sacrilège, poussé sous terre. Péniblement, elles se sont frayées un chemin dans le noir. Elles n’étaient pas faites pour ça, contrairement aux vers de terre ; elles avaient donc toutes les peines du monde à avancer. Il leur fallait ramper lentement en évitant les pierres, elles ont donc commencé par rester dans le terreau des couches supérieures. Seulement, elles n’étaient pas seules et se sont donc trouvées en concurrence. Toutes fouissaient le terreau pour râcler tout ce qui pouvait se manger. Elles devaient alors descendre de plus en plus loin dans le sol pour trouver des terrains vierges. Elles se disputaient la nourriture et ont fini par se battre. En effet, elles sentaient les autres comme des ennemies en train de leurs voler leurs réserves. La guerre souterraine a donc commencé. Les plantules ont petit à petit muté en s’adaptant à cet environnement inadapté. Sans lumière, à quoi bon voir, elles ont perdu leurs yeux. Pour ramper sans se blesser et résister aux assauts de leurs adversaires, elles se sont rigidifiées et cuirassées. Leur ébauche de racine s’est atrophiée et leur ébauche de tige s’est transformée en racine. Au lieu de déployer des feuilles à l’air libre et de se nourrir grâce au soleil, elles ont dû déplier des radicelles pour pomper autour d’elles. Chaque humain n’était donc plus qu’une racine insatiable et aveugle. Pour survivre et s’occuper, elle poussait sans arrêt dans son monde souterrain. Elle aspirait tout ce qui était comestible et se disputait âprement les bons filons avec ses consœurs. Chacune avait ses stratégies et ses armes, poisons, piquants, camouflages..., tous les moyens étaient bons pour terrasser les autres racines.

 

Très rapidement, elles se sont donc entretuées, parasitées et exploitées. C’est là qu’est donc née cette “société monstrueuse”, dans les entrailles de la terre. Le nouveau-né, la plantule humaine, a préféré les ténèbres à la lumière et s’est construit son enfer labyrinthique en compagnie des diables. Le bébé est retourné de force dans le ventre de sa mère, provoquant un avortement à l’envers. Il dévore à présent de l’intérieur sa nourricière initiale. L’humanité a donc décidé de pousser à l’envers, en s’enfonçant dans le sol au lieu de s’épanouir à la lumière. Elle rampe à présent dans le froid, la violence, l’étroitesse et la pourriture.

 

De nos jours, les plantules se sont très bien organisées. Elles se sont reliées pour former des structures hiérarchiques. Certaines vivent sur le dos des autres, qui elles sont obligées de descendre très bas pour exploiter les filons de minerais ici et là. Les racines sont en guerre perpétuelle pour les meilleures places et la meilleure nourriture. Les chefs sont près de la surface, là où la terre est plus légère et plus riche, la température plus agréable. Les sous-racines sont coincées entre les rochers, elles doivent pomper les minerais et d’autres racines pour le profit des supérieures. Ces prolétaires du monde souterrain doivent se contenter des minéraux pauvres et des déchets de leurs chefs.

 

Les racines mutantes ont colonisé tout le sous-sol visitable, elles exploitent sans vergogne toutes ses ressources en se partageant les secteurs. Le sol est devenu un vrai gruyère, elles sont même obligées de mettre des poteaux pour éviter les effondrements. A présent, leurs activités aberrantes polluent partout et mettent en péril leur survie même. Il faut savoir que même si elles puisent largement dans les gisements minéraux souterrains, les racines ont toujours besoin du terreau organique de surface. Ce terreau, elles ne peuvent le fabriquer elles-mêmes, il est issu de la vie et de la mort des plantes vertes. Ces végétaux primitifs ; contrairement à l’humanité, vivent au soleil et nourrissent le sol. Tout ce que les mutants volontaires peuvent fabriquer ne peut remplacer ce terreau. Ils ont donc du mal à se retenir de piller tout le terreau. Certains n’ont pas de scrupules et vont même jusqu’à aspirer la sève des plantes de surface et à manger leurs racines. Ils risquent alors de tuer la Vie et de transformer la Terre en désert.

 

La sève de ces racines mutantes est de plus en plus néfaste et artificialisée. Elles se gorgent de poisons et de drogues pour supporter leur vie de taupes. De plus, leur nourriture, issue essentiellement de la pourriture végétale et du recyclage, n’est pas très adaptée. Les maladies sont très fréquentes et très variées. Si on ajoute la guerre et la misère, tout ça fait que beaucoup de racines meurent prématurément dans des conditions effroyables. Elles deviennent diaphanes et se dessèchent sur place, avant de rejoindre les égouts. D’ailleurs, leur monde ressemble fort à un vaste réseau d’égouts où se mêlent pêle-mêle cadavres, déchets et minerais. Les miasmes pestilentiels qui s’en dégagent se répandent partout. Même si les racines essaient de déverser leur égout à la surface, il reste toujours des ordures et des gaz délétères qui s’accumulent dans les galeries et contribuent à l’intoxication générale. Les plantes de surface sont elles aussi polluées et ça finit toujours par s’infiltrer dans le sol et retourner à l’envoyeur.

 

Elles ont parsemé leurs tunnels de néons et de désodorisants, mais ce n’est pas ça qui rendra la vue à leurs yeux atrophiés et qui camouflera les odeurs de cadavres.

 

Elles aménagent donc leurs trous avec des objets et du virtuel pour tenter de retrouver le confort de leur terreau initial et remplacer tout ce qu’elles ont perdu en refusant la surface. Elles veulent croire que leurs cellules sont des cocons enchantés et leurs cavernes des cités de lumière ! Parfois, certaines racines essaient de retourner à la surface. Mais le plus souvent elles repartent effrayées, et puis les autres les tirent par les “pieds”. Il y a aussi celles qui font des sorties en scaphandres blindés, elles ont bien trop peur du soleil. Dans ce cas, elles ne voient pas grand-chose à travers les vitres opaques. Même chose pour les explorations au périscope, qui offre un angle de vue très étroit.
En vérité, elles ne connaissent pas grand-chose du monde de la surface. Elles n’en appréhendent que des parties à travers des prismes déformants ou en analysant les résidus, qu’elles trouvent dans le sol. Rien à voir avec la vue qu’on en a du sommet d’une montagne !

 

A force de s’entremêler et de s’entretuer, le peuple des racines mutantes a donné naissance à une entité globale. Leur nature, malgré tout sociale, les pousse à s’organiser et à se regrouper.

 

Ce monstre, cet arbre à l’envers, cette “société” mutante, on l’appellera comme on veut, est quelque chose de plus que la somme des racines qui le nourrissent et qui lui ont donné vie. Il dispose d’une sorte d’autonomie, il peut être imprévisible et ne pas faire exactement ce qu’on lui demande.

 

Comment fonctionne t-il ? Les racines, tout en se parasitant entre elles, lui apportent énergie et soutien. Les mentalités et les actions des mutantes sont la sève de ce monstre. En contrepartie, elles reçoivent des objets, le confort, la protection, des distractions... Toutes choses qui servent à supporter leur geôle. Comme l’écho, le monstre renvoie ce qu’on lui a donné et ce qu’on demande. Seulement, ce qu’il donne, il a bien fallu qu’il le prenne ailleurs, sur le dos d’autres racines... En fait, toutes les racines donnent plus qu’elles reçoivent, même les chefs des couches supérieures qui pourtant ont beaucoup plus (sur le plan matériel) que les sous-prolétaires. Et, souvent, leurs objets sont superflus et de mauvaise qualité, leur confort et leur sécurité sont provisoires, leurs distractions sont vides et ennuyeuses... Forcément, le monstre recrache à l’identique ce qu’on lui offre, et même en pire. Et les racines auront beau prêter allégeance au monstre, ce n’est pas ça qui les protégera contre les guerres, les famines et les assassinats. Les plus pauvres étant encore plus mal loties, car elles ne peuvent se payer une milice de protection privée. Le système racinaire d’exploitation marche dans les deux sens, mais celles du haut essaient toujours de tirer la couverture à elles. De plus, la “société” va aussi prélever son tribu pour son propre compte. Son autonomie relative nécessite bien un peu de chair fraîche !

 

Tableau horrifique que ces “racines-sangsues” empilées les unes sur les autres. Chaque vampire cavernicole pompe les autres à travers le réseau racinaire parasite, en essayant de sucer davantage qu’il n’est lui même sucé. Les chefs ont des subordonnés qui pompent pour eux, il existe des alliances et des partages de territoire. Généralement, ils arrivent à s’entendre temporairement quand c’est pour de plus grands profits et sur le dos des inférieurs. Le méga-monstre est né de cette mêlée, il pompe tout le monde pour assurer sa survie et sa structure, en se justifiant par le semblant de cohésion et de protection qu’il offre. Il se fait passer pour le bienfaiteur qui veille sur ses sujets-citoyens, le moteur et le garant du progrès de la civilisation cavernicole. Suivant les époques et les mentalités des racines, il prend différents aspects : monarchie, fascisme, pseudo-démocratie..., mais sa nature est toujours la même, la représentation personnifiée et tyrannique de l’ensemble des racines mutantes et barbares qui le nourrissent.

 

Ajoutons, pour compléter le tableau, que les racines parasites ne se sont pas gênées pour exploiter et exterminer les autres habitants du sous-sol. Vers de terre, cloportes, chenilles... ont tous été enrôlés de force pour servir leurs noirs desseins. Même les microbes ont été mis à contribution, et quand elles le peuvent, elles s’attaquent aussi aux plantes et animaux de la surface.

 

Les hommes se sont donc volontairement engagés dans une vie à l’envers qui conduit à la violence. Malgré toutes leurs souffrances, ils s’acharnent obstinément dans leur choix. On dirait même qu’ils veulent aller toujours plus loin dans la barbarie et couper tous les ponts qui pourraient encore les relier un tant soit peu à leur humanité et à Dieu.

 

Vu qu’ils ne veulent pas changer d’avis et donc de direction, ils doivent détruire et/ou escamoter tous les signes et les faits qui les dérangent. Ils refusent de voir leurs monstruosités ainsi que les appels de Dieu à remonter vers la lumière. Par le béton, le feu et le sang, ils s’évertuent de réduire à néant la Vie qui les entoure pour la remplacer par leurs propres inventions, qu’ils veulent dociles et rassurantes. La destruction et “l’artificialisation” poussée de la Nature n’a pas seulement pour moteur la puissance et la jouissance, mais aussi l’effacement des signes de Vie qui pourraient leur rappeler leur déviation. Peut-être même que cet objectif est la principale motivation, inconsciente, de leur acharnement ?

 

Non contents de créer le désert autour d’eux pour le remplir de leurs objets de pacotille, ils s’occupent aussi très activement à s’atrophier eux-mêmes. Ils s’abrutissent par tous les moyens : drogues, bruits, éducation débile, travail stérilisant, sitcom TV, portables à outrance... A présent, avec l’aide de la technologie, ils espèrent aller beaucoup plus loin en instrumentalisant leur corps et leur esprit. Leurs capacités quasi-innées d’autosuggestion et de fermeture ne leur suffisent plus. La conjugaison de l’informatique et de la génétique va permettre de s’attaquer au cœur même des cellules et du cerveau. Des nano-ordinateurs seront greffés à l’intérieur des corps, et des cellules seront implantées sur des micro-robots... Les individus seront connectés en permanence à des réseaux informatiques, directement dans leurs cerveaux. Les organes seront bardés de capteurs de surveillance reliés aux satellites...

 

Au-delà de la recherche de puissance et de contrôle social, il s’agit là encore d’étouffer et de détruire ce qui dérange pour le remplacer par des appareillages préformatés. Souterrainement, sans se l’avouer, les hommes espèrent annihiler la conscience, la liberté et l’amour qui les habitent encore bien malgré eux. Ils n’admettent que la froide raison domestiquée, et la violence bien sûr. Pour supporter leurs cavernes, oublier leur destinée humaine et effacer tout ce qui dérange, ils doivent se transformer en androïdes. Ne sont autorisés que les comportements, les émotions et les convictions prévus par le programme. Il peut, à la rigueur, y avoir un peu de folklore pour faire jouer les rouages, mais tout ce qui dérange vraiment est banni, éliminé, effacé. Les hommes veulent transformer la Terre en un vaste ordinateur. Ils en seraient le système d’exploitation (type Windows) et la nature, les circuits imprimés. Dans cet O.S. totalitaire, les hommes seraient des petits programmes sans grâce et sans marge de manœuvre autre que celle autorisée. Les dissidents seraient alors considérés comme des virus et mis à la corbeille ou au rancart dans un coin obscur du cyberespace.

 

L’ultime violence de l’humanité est celle qu’elle se fait à elle-même en tentant de remplacer sa vie réelle, pleine d’inattendu et de signes, par une vie artificialisée, faite de conformisme prévisible et de signaux répétitifs programmés en boucle.

 

Normalement, les individus bénéficient toute leur vie de signes, de perches que Dieu et eux-mêmes mettent dans leur chemin pour les aider à évoluer, à s’améliorer vers plus de conscience et de liberté. Les “racines” s’évertuent donc à remplacer cette structure providentielle inscrite par Dieu dans toute la création par leurs réseaux tentaculaires. A l’intérieur et autour des individus, elles détruisent tout ce qu’elles peuvent et étouffent le reste afin de déployer toujours plus leur emprise monstrueuse. Les psys, les médecins, les éducateurs et l’entourage sont là pour éviter aux gens de se poser des questions de fond sur ce qui leur arrive. Rendez-vous, vous êtes cernés !

 

Malgré tous leurs efforts d’ingéniosité perverse et sanguinaire, les hommes ne peuvent pas tout réduire à néant, à moins de faire sauter la planète ou de renoncer à être des hommes. Ils ne peuvent pas non plus complètement masquer les conséquences barbares de leurs actes ni les signes qui les incitent à changer. Ils auront beau se rendre sourds et aveugles dans leurs labyrinthes de béton pleins de cris, de chaînes et de sang, Dieu et leur fond d’humanité seront toujours là.

 

Même s’ils décident de ne rien voir, Dieu leur enverra des signes, à travers toutes les couches de béton. Les objets que peuvent fabriquer les hommes sont toujours faits de matière et peuvent aussi servir de relais pour les signes, tout comme la nature primitive.

 

Même s’ils se transforment en des genres de zombis robotisés, leur conscience et leur liberté seront toujours là, et les mettront face à eux-mêmes à la moindre occasion.

 

Les hommes ne peuvent donc pas se transformer complètement en robots, à moins de renoncer à leur nature humaine. Ils deviendraient alors de vagues machines un peu animales incapables de quoi que ce soit. Peut-être en arriveront-ils là un jour, mais apparemment, pour l’instant, ils tiennent à leur intelligence et à leurs capacités de jouissance. Ces vicieux préfèrent garder leur statut d’humain, pour le détourner et en jouir. Peu leur chaut les dégâts qu’ils s’infligent.

 

La violence a encore de beaux jours sombres devant elle. Elle est le meilleur moyen pour abrutir esprits et corps, pour occuper les énergies individuelles et pour détruire tout ce qui dérange. Elle est une source inépuisable de plaisirs pour ceux qui s’y adonnent. Dans cette société à l’envers, la violence prend toute la place et l’amour est résiduel, ce qui est le contraire de ce qu’on devrait trouver à la “surface”.

 

La violence est donc le négatif de l’amour que les hommes refusent d’avoir pour Dieu, pour eux-mêmes et la création. Dans l’univers, il n’y a pas de vides et tout acte appelle ce qui lui correspond.

 

La violence sert à la perpétuation de ce monde en négatif. Elle est à la fois le moteur, le carburant et la carapace qui permet au monstre de continuer son expansion dévastatrice.

 

Au lieu de poursuivre au soleil l’élaboration d’un “paradis” terrestre, les plantules humaines ont poussé sous terre. Elles ont bâti un enfer en se transformant en racines voraces. Elles étaient la fine fleur de la création, mais en choisissant de pousser à l’envers, elles sont devenues pires que des cloportes. Leur intelligence et leur habileté ne sont pas vraiment atrophiées ; limités et perverties, elles servent essentiellement à l’exécution de basses œuvres. Les hommes auraient pu suivre l’exemple des plantes vertes, qui bien que primitives, ont le mérite de leur montrer la voie.
L’humanité mange déjà les pissenlits par la racine, mais elle vit encore un peu. Etant déjà enterrée, si elle choisit de mourir pour de bon, il n’y a aura rien à faire de plus. Si elle choisit la résurrection, elle surgira alors du sous-sol, tel le zombie qui sort de la tombe qu’il a creusée pour s’ensevelir vivant. Après un bon décapage et de longues séances d’apprentissage, elle pourra retrouver la vie au grand air, dans la lumière, la paix et l’amour.

 

La mutation est encore réversible, il suffit de vouloir se laisser pousser vers le haut.

 

Comme moi, vous en avez peut-être assez de fouiller les entrailles de cet enfer souterrain préfabriqué. C’est un peu déprimant de déterrer des cloportes et leurs déchets, puis de les mettre à mariner au formol pour les étudier de près. Mon masque protecteur n’empêche pas les miasmes souterrains de me donner le tournis et la nausée. On peut devenir malade si on reste trop longtemps dans ces égouts monotones !

 

Même si c’est dur et qu’on y rencontre pas grand monde, je préfère la vie au soleil, pas vous ? A la surface, d’un point de vue humain, c’est le désert, forcément : ils sont tous sous terre. Mais au moins, on est dans notre élément, on peut humer les fleurs, sentir le vent et la chaleur du soleil...

 

Donc, puisque vous en avez assez des ténèbres abyssales, je vais terminer par une note positive ; il faut toujours terminer par une note positive. Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire le coup du : “tout ne va pas si mal ; grâce à l’ONU et au tribunal international, les choses avancent malgré tout”, ou : ‘tout n’est pas si négatif, regardez l’œuvre de Picasso et les progrès de l’ingérence humanitaire”. En utilisant encore cette métaphore végétale, je m’en vais simplement évoquer ce qu’aurait dû devenir l’humanité, ce qu’elle pourrait encore devenir.

 

Imaginons que tout se soit passé “normalement”. Les plantules humaines ont décidé de pousser vers le haut. Les tiges naissantes sortent au soleil et commencent à grandir. Elles découvrent leurs sœurs, les animaux et les plantes vertes. Elles prennent conscience d’elles -mêmes, de leurs capacités et de leurs missions. Elles se renforcent alors, des branches et des feuilles apparaissent, suivies des premiers fruits. Elles répondent aux rayons solaires qui les invitent à grandir et à s’épanouir. Chaque plantule devient un arbre, solide et original, qui s’élance vers le ciel. Tous ces arbres forment des bosquets et des forêts, s’associent pour former des synthèses particulières. On peut ainsi comparer l’humanité à un grand arbre, formé de l’enchevêtrement symbiotique des plantes individuelles. Chaque humain participe à l ‘ensemble tout en conservant sa singularité et son autonomie. De l’ensemble des hommes naît donc une entité originale, qui est plus que les parties qui la composent. Mais cette fois, au lieu d’être un tyran aveugle, cette société globale amplifiera les dons de ses membres. Chacun recevra donc, sur tous les plans, des nourritures solides, utiles et justes. La structure née de l’union des arbres individuels permettra de distribuer équitablement la sève commune. Un arbre nourrit toute ses branches, il n’y en a pas qui essaient de garder tout pour elles.

 

L’arbre est bien ancré dans la Terre, dans le concret du réel, et il a la tête tournée vers le ciel. Il s’expose au soleil divin pour recevoir chaleur et lumière. La “photosynthèse spirituelle” permet de transfigurer les éléments puisés par les racines de l’arbre. Cette sorte de photosynthèse permet au grand arbre de recevoir plus qu’il n’offre. Il a ainsi de quoi largement se nourrir et croître, tout en enrichissant le sol et en offrant des fruits abondants et juteux. Dieu est donc à la fois la lumière qui montre et le vecteur indispensable d’une nourriture substantielle. Sans lui, les arbres seraient stériles et immobiles. Il fait “grandir” l’Humanité tout comme la chaleur fait monter la sève au printemps.

 

L’arbre n’agit pas en parasite prédateur qui abuse de sa force, mais en nourricier protecteur qui montre l’exemple. Il place sous son aile toute la création, sans la dominer, pour lui permettre de poursuivre son ascension. La nature n’est pas à son service, c’est lui qui doit se mettre à son service.

 

Au lieu d’abandonner la Terre à elle-même, de la détruire et de l’exploiter jusqu’à la moelle, il va la transfigurer petit à petit.
Au lieu de tirer la nature vers ses mauvais penchants, il va l’aider et l’inciter à se transformer.

 

Au lieu de s’aménager un parc d’attractions virtuel, il va développer toutes les virtualités de la création pour construire une sorte de paradis.

 

Bien sûr, ça ne se fait pas tout seul. Les aléas climatiques sont là pour mettre à l’épreuve l’arbre et ses constructions. Certains arbres peuvent refuser de pousser et végéter. D’autres se prennent pour des rois et font de l’ombre à leurs frères. Des nuages et des brouillards peuvent obscurcir le ciel. Des incendies peuvent même détruire les forêts qui se laissent aller...
Mais globalement, l’arbre humain grandit. Les hommes préfèrent l’amour et la construction à la violence et la destruction. Les quelques mauvaises graines ne peuvent perturber l’ensemble. Et les arbres savent bien que, dans la nuit et la tempête, le soleil est toujours présent. L’arbre, pour peu qu’il soit gorgé de soleil, peut résister à toutes les épreuves.

 

Les fruits de l’arbre humain sont le résultat d’une “photosynthèse spirituelle” alliée à la matière et à l’action. Ils nourrissent de l’intérieur les hommes et la création. Toute matière organique nourricière représente donc l’alliance d’amour entre la Terre et le Ciel. La matière, transfigurée par la lumière divine, se spiritualise pour n’être plus un obstacle opaque entre les deux mondes, mais au contraire un pont permanent. L’eau représente le sang de la Vie, de toute la Création, c’est elle qui permet le transport de la nourriture et le fonctionnement des cellules. L’oxygène est le souffle de Dieu, qui touche et alimente tous les vivants, il leur apporte l’énergie et l’action.
On pourrait donc dire que l’Homme, comme les plantes vertes, est appelé à vivre essentiellement d’amour et d’eau fraîche.

 

Les éléments déchaînés (tempêtes, inondations...) représentent une nature livrée à elle-même, qui ne sait que faire de ses énergies débordantes. Abandonnée et martyrisée, elle fait n’importe quoi, proteste pour se rappeler à nous.

 

L’Homme est en quelque sorte le représentant de Dieu sur Terre. Il y a correspondance entre le rôle joué par Dieu vis-à-vis de l’Homme et celui que ce dernier devrait jouer vis à vis de la Terre. Si Dieu a créé l’Homme à son image, l’Homme doit recréer l’univers à l’image de Dieu.

 

Si l’Homme s’assume en poussant dans le bon sens, il deviendra ce jardinier patient et respectueux que Dieu est pour lui. L’arbre augmente le terreau fertile, il incite, nourrit et prépare le terrain. Mais rien ne dit que la nature voudra prendre son envol. Peut-être fera-t-elle comme l’homme actuel, elle préférera, rester dans son primitivisme sauvage et carnassier ? On a beau semer les bonnes graines dans un bon terreau, elles ne germent pas toujours.

 

L’humanité devrait donc être un arbre qui marche, au lieu d’un sous-cloporte monstrueux. Les pieds sur Terre et la tête au contact du ciel, elle devrait se tourner vers le soleil et l’ensemencement de l’univers. Au lieu de ça, les hommes sont devenus volontairement des racines parasites qui vivent six pieds sous terre et qui pourrissent tout ce qu’elles touchent.

 

La solution à la violence qui dévore nos “sociétés” n’est pas dans les rafistolages, les camouflages et les règlements, mais dans un changement radical de direction. Si les hommes décident de pousser vers la lumière, de racines informes, ils deviendront des arbres majestueux, et de parasites gloutons ils deviendront des nourriciers généreux.

 

Et alors l’Amour supplantera la violence.

 

Source : www.mutations-radicales.org



04/04/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 21 autres membres